Les frottages grand format utilisent d'abord un support précis : des draps recueillis qui ont déjà leur histoire : tissu ajouré, usé, vieilli, élimé, lettres brodées, autant de traces du passage du temps.

Ces draps sont alors enroulés à même le tronc d'arbres recouverts d'inscriptions, et dont la nature, l'essence ou la taille varient selon les pays et les climats.
  Un lien presque charnel provoque l'acte créateur : l'artiste étreint le support en frottant sur le drap des éponges imbibées d'encre de Chine ou des stylos à l'huile (" painsticks "). Les motifs, écritures, symboles surgissent à la surface du drap, déposant à leur tour leurs histoires.

Ce travail d'écriture n'est pas achevé pour autant : pour chaque oeuvre, Philippe Pons utilise le même drap en relevant différentes traces sur plusieurs arbres. Au final, née d'un mélange d'intuition et de hasard, l'oeuvre révèle sa nature poétique qui tient à la fois de l'écriture et de la composition picturale.